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NOTES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES : LA FADEC LANCE LE DEBAT

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Notes sexuellement transmissibles (NST), marchandage des notes et autres violences en milieu scolaire, c’est la thématique sur laquelle l’Association FADEC a lancé depuis la semaine dernière, une campagne de sensibilisation tous azimuts dans différents établissements scolaires de la Capitale.

Après le Lycée Technique, l’établissement Ben Rachid, les lycées Martyrs, Marie Jeanne Caron et Barthélémy Boganda, la caravane de sensibilisation FADEC atterrit au Centre Protestant pour la Jeunesse afin de sensibiliser les filles et garçons dudit établissement sur les conséquences des NST et marchandage des notes.

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NST et marchandage des notes

Elles peuvent être définies comme étant des notes obtenues par une élève généralement après avoir eu des relations sexuelles avec son ou ses professeurs. Dans les différents établissements scolaires, les élèves ont reconnu l’existence des NST tout en affirmant ne pas disposer de pouvoirs réels pour les contrecarrer. Les NST, précisent certaines élèves, sont généralement le fait de certains professeurs qui, sachant disposer de certains pouvoirs, les utilisent pour nuire aux filles dont ils convoitent. « Des fois, on a envie de résister à cette menace mais il se trouve que le « syndicat » des professeurs est tellement « fort » qu’ils mettent leurs collègues à contribution pour briser toute résistance d’une fille », nous confie sous couvert de l’anonymat, une jeune fille du Lycée technique de Bangui.

Une autre de renchérir que « face à une telle situation, l’élève est partagée entre le passage à l’acte et la volonté de résister. Si tu t’entêtes à résister, tu accumuleras les mauvaises notes dans presque toutes les disciplines sans pour autant savoir d’où vient ton malheur. Et comme les parents t’ont envoyé à l’école pour leur apporter des résultats, tu réfléchis par deux fois avant de refuser une telle offre d’autant plus que généralement, cela te met à l’abri car le professeur qui réussi à te sortir peut aller défendre ta cause auprès de ses collègues professeurs ».

« Des fois, tes propres collègues de classe sont mises à contribution. Il y a des filles qui ne réussissent que par ce canal et tenir la camaraderie avec elles, te contraint à emprunter la même voie. Parfois, elles collaborent avec les professeurs. Si une nouvelle « proie » identifiée fait de la résistance, elle connaîtra l’assaut de ses collègues filles qui ont été commis par ce professeur pour l’emmener à comprendre le bien fondé de leur action. C’est triste mais c’est cette réalité que nous vivons dans nos écoles », précise, Jeanne d’Arc du Lycée du Centre Protestant pour la Jeunesse.

« Avec l’argent de poche que me donne mon père, je peux manquer des devoirs, des compositions mais j’emmène toujours un bulletin bien rempli à mes parents. Ce qui fait que j’utilise mon temps pour la frime et autres rencarts avec les collègues », déclare Cédric du Lycée des Martyrs. « Je ne peux jamais accepter reprendre une classe, si le besoin se fait sentir, je frappe au sommet et avec le fric, j’arrive à mes fins », conclut cet élève.

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Conséquences

Un véritable fléau qui constitue sans doute l’une des causes de déperditions scolaires assez avancée des filles dans les écoles centrafricaines.

« Si tu ne finis pas avec une grossesse de ton professeur, tu admets en classe supérieure sans avoir le niveau requis pour admettre. Et cela, d’année en années, ce qui fait que nous nous retrouvons avec des élèves qui arrivent à l’Université sans être capable de bien parler le français, ou de se défendre lors des discussions », reconnais, Clarisse, une étudiante de l’Université de Bangui qui affirme avoir traversé des situations du genre avant d’arriver à l’Université. « Encore faut-il remonter jusqu’à ce niveau pour se rendre compte que le harcèlement sexuel en milieu scolaire ne concerne pas que lesdits établissements, même au niveau supérieur, il est très développé. Et à ce niveau généralement, les filles sont obligés de se soumettre vu que l’espoir est au bout des diplômes universitaires et le passage obligé, ce sont les professeurs », conclut-elle.

Comme on le voit à travers les réactions des élèves, le harcèlement sexuel et le marchandage des notes constituent l’une sinon les principales causes de déperdition scolaire en Centrafrique. La FADEC, aidée par l’organisme américain USAID – son partenaire essaie tant bien que mal d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale sur les conséquences dramatiques de ce fléau sur la jeunesse, avenir de la République Centrafricaine. Quoi de plus normal que de protéger la jeunesse en prenant à bras le corps, ce problème de marchandage des notes et d’harcèlement sexuel en milieu scolaire

 

 

 

 

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